Mardi 10 juin 2003
Intronisation de
Jean DIAZ

Nous nous réunissions le 10 juin pour l'intronisation de notre ami Jean DIAZ.

Nous avons vécu une belle cérémonie, empreinte à la fois de chaleur et de solennité. Jean était entouré de Jean-Luc Palacios et Gérard Araszkiewirz.

La soirée s'est poursuivie dans la détente, avec la présentation d'une édition spéciale du bulletin bilan présentant les nombreuses actions du Club les dernières semaines.

 


Jean-Luc Palacios, Jean Diaz, Gérard Araszkiewirz, Bruno Le Tarnec
 
 
 


Le discours de Jean Diaz

Je vais commencer par remercier, mes parrains Jean-Luc PALACIOS et Gérard ARASZKIEWIRZ, qui m’ont fait l’honneur de proposer ma candidature. J’avoue que c’est l’amitié qui nous unit qui m’a décidé à venir vous rejoindre aujourd’hui. Je voudrais aussi vous remercier vous tous de l’avoir accepté ; j’espère être à la hauteur de la confiance que vous me faites en me remettant l’ insigne de votre association.

Puisque l'occasion m'est donnée aujourd'hui de pouvoir m'adresser à vous, je souhaiterais exprimer à nouveau quelques idées et pensées qui me sont chères et que j’ai déjà eu l’occasion d’exprimer, lorsque la République m’a fait l’honneur de me nommer Chevalier de l’Ordre National du Mérite, elles guident mon engagement professionnel comme celui de ma vie de citoyen : mon profond attachement aux principes de la démocratie et la conviction de la nécessité de renouveler la vie politique de la France, entre autres par la possibilité d’avoir plus des élus venus de la société civil et des horizons différents.

Par ailleurs le respect et la légitimité, que j'accorde en tant que citoyen et démocrate aux élus de la République ont pour moi une limite, qui serait celle de l'engagement de la France dans la voie du racisme, de la xénophobie et du repli sur soi.
A cet égard, je voudrais citer le paragraphe final, tiré de l'intervention à Paris, le 5 octobre 1999, de l’écrivain mexicain, Carlos Fuentes, à l'occasion de la conférence inaugurale de la chaire d'études mexicaines Alfonso Reyes :

« N'ayons pas peur des contacts entre les cultures. Isolées, elles meurent ; seules les cultures en communication avec d'autres cultures restent en vie. Si nous ne reconnaissons pas notre humanité dans les autres, nous ne la reconnaîtrons jamais en nous mêmes.

Un nouveau soleil se lève ; il attend de nous qu'au nom des valeurs, nous préservions la valeur suprême : la continuité de la vie ».

Cette dernière considération m'amène à parler du choix de la France et de ma double appartenance culturelle : celle de latino américain et celle d'européen. J'aime à dire que la Colombie, mon pays de naissance, est comme une mère : qu'on l'aime ou pas, elle sera toujours une mère , la France est comme une femme que l'on a choisie, parce qu'on l'aime.

Je voudrais souligner les liens extraordinaires qui existent entre la France et l'Amérique Latine : le rôle joué par la pensée française dans l'indépendance de l'Amérique Latine et par la suite dans la construction d'une pensée politique moderne. Je fais allusion également aux liens étroits toujours entretenus avec la France par les plus grands écrivains et artistes latino américains :

Garcia Marquez, Julio Cortazar, le peintre Botéro, Alejo Carpentier, etc.. qui ont séjourné ou vécu en France. Aujourd'hui je veux rappeler la présence au sein de l'Académie Française de l’écrivain d'origine argentine Hector Bianccoti. J'ai en commun avec cet écrivain d'avoir conservé un fort accent, (mais comment préserver sa différence, tout en se fondant dans la nationalité française et dans sa belle langue?). Preuve que les Français ne constituent pas une race, mais forment une communauté de différences au sein de la république.

Je pense aussi que cette adhésion à la république doit se traduire par une volonté personnelle de vouloir y trouver sa place dans la mesure de ses possibilités.

Elle ne doit pas être le résultat d'un effort à sens unique de la collectivité nationale, parfois sans aucune contrepartie, au risque de générer un sentiment d'injustice aux yeux des français qui ont fait cet effort. Dans ce sens, la philosophie qui doit nous animer est celle du proverbe : «si tu veux aider ton ami, apprends-lui à pêcher, ne lui donne pas le poisson !».

A cet égard, je souhaite vivement pouvoir pratiquer la philosophie de ce proverbe dans les actions du Lions Club Beauvais Cathédrale, pour moi avant la notion de charité, doivent d’abord s’exprimer la notion de dignité et de justice, mais aussi celles de droit et de devoir. La charité « toute seule » ne serait pour moi qu’un moyen de se donner bonne conscience.

Je voudrais aussi dire que c’est la première fois de ma vie que j’accepte de participer à un groupe comme le vôtre. Jamais par exemple, de militance politique, malgré mon engagement citoyen et tout cela par peur de perdre (peut être à tort) mon indépendance farouche de pensée et de esprit. Voilà donc un nouveau pari pour moi : remplir ma profession de foi et les engagements pris ce soir et pouvoir continuer à me sentir toujours moi-même, libre de pensée et d’esprit.

Pour finir mon propos, je voudrais dire quelques mots très personnels.

Je voudrais d'abord dire ici l'amour et la gratitude que je ressens envers ma famille,. mes grands parents et parents qui m'ont transmis des valeurs fondamentales, telles que l'honnêteté, le sens de l'effort et l'appétit du savoir : mon oncle René, qui m'a donné l'envie du voyage, l'amour de l'Europe et de la musique classique. Mon oncle Marcel qui ma accueilli, il y a 30 ans dans sa Lorraine natale.

Je salue aussi mes amis qui ont su combler en France l'éloignement de ma famille et m'ont toujours soutenu et encouragé.

Je souhaite aussi exprimer combien la vision du monde et la sensibilité des femmes, porteuses de modernité et de transformation sociale, a compté dans ma vie et dans mon action. Cette reconnaissance de leur apport a été, je le pense, un des principaux moteurs de ma construction personnelle.

Pour finir, je souhaite exprimer ma profonde tristesse et ma consternation à propos des moments difficiles que vit mon pays d'origine, la Colombie, soumis à une violence généralisée, qui fait depuis 10 ans entre 30 et 40 mille morts par an. Les négociations pour obtenir une paix durable ouvertes par l’ancien Président de la République se sont soldées par un cuisant échec; puissent les cris exprimés de plus en plus fort par la société civile, ramener la Colombie à une paix durable.


Remise de l'insigne
Présentation du fanion

Présentation du bulletin de mai
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